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Soudan du Sud: Lettre Publique à l’attention des Missions Permanentes des États Africains auprès de l’Organisation des Nations Unies à Genève Algérie, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Congo, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Gabon, Kenya, Maroc, Namibie, Sierra Leone et Afrique du Sud

Excellences,

Les organisations soussignées de la société civile africaine écrivent urgemment afin d’appeler les membres du Groupe africain à veiller à ce que les violations graves, massives et continues du droit international humanitaire et des droits humains au Soudan du Sud soient traitées de façon adéquate par le Conseil des droits de l’homme lors de sa 26ème session. À ce titre, nous appelons le Groupe africain à rejeter le plus récent projet de résolution du 19 juin 2014, tel que modifié par le Soudan du Sud, concernant l’Assistance Technique et le Renforcement des Capacités (point 10 de l’agenda).

Depuis le début du conflit en décembre 2013, des milliers de civils ont été tués au Soudan du Sud, et les forces gouvernementales ainsi que l’opposition ont commis des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et autres violations graves du droit international humanitaire et des droits humains. Comme l’a signalé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires il ya seulement six jours, au cours des derniers six mois, ‘les gens ont été tués, violés et battus; les maisons incendiées, les moyens de subsistance détruits’{{1}}. Le 8 mai 2014, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud a rapporté l’existence de violations massives des droits de l’homme au Soudan du Sud par les deux parties au conflit, y compris des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des viols et autres actes de violence sexuelle, ainsi que des attaques ciblées contre les civils.{{2}} Celles-ci constituent des crimes internationaux, et il incombe au Conseil de droits de l’homme d’agir.

Alors que nous nous félicitons l’Union africaine et l’IGAD pour avoir joué un rôle important dans l’orientation du processus de paix au Soudan du Sud, des violations des droits de l’homme de cette ampleur sont la préoccupation de toute la communauté internationale. La crédibilité du Conseil des droits de l’homme est liée à sa capacité à répondre à la situation désastreuse au Soudan du Sud. Le Conseil doit être vu prenant publiquement position sur ces violations graves des droits humains, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et doit s’assurer qu’il n’y ait pas d’impunité pour les auteurs de ces atrocités. La Commission d’Enquête de l’Union Africaine sur le Soudan du Sud a déclaré le 15 mai 2014 «pencher vers la création d’un tribunal hybride … qui serait mis en place conjointement par l’Union africaine et les Nations Unies » pour poursuivre les crimes internationaux. Ceci est une indication de la gravité des atrocités commises depuis le début du conflit.

Bien avant le déclenchement de la violence en décembre 2013, le Conseil des droits de l’homme n’a pas accordé suffisamment d’attention à la situation des droits de l’homme au Soudan du Sud. Le plus récent projet de résolution, rédigé par le Soudan du Sud, ne reflète pas la réalité vécue par les millions de civils sud-soudanais touchés par la crise continue. Il est essentiel que le Conseil des droits de l’homme adopte une position qui:

–       Appelle à un plus grand nombre de rapports rendus publics sur la situation des droits de l’homme au Soudan du Sud par la MINUSS et le HCDH;

–       Mette en place un mécanisme de suivi à long terme pour le Conseil;

–       Appelle à la responsabilité et la justice, y compris le rejet des amnisties pour tous les auteurs de crimes internationaux;

–       Appelle fortement  à la ratification des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme par le Soudan du Sud, et à déposer les instruments de ratification auprès des institutions intergouvernementales compétentes;

–       Donne l’opportunité à la Commission d’enquête de l’UA d’informer le Conseil sur les progrès réalisés, les recommandations initiales et l’appui technique, logistique et financier considérablement renforcé;

–       Dote de solides capacités la magistrature du Soudan du Sud, le département du Ministère Public, les services d’aide juridique, les avocats privés, la police et les services pénitentiaires pour leur permettre de gérer les poursuites des violations des droits de l’homme qui ont eu lieu depuis le début de le conflit;

Nous vous remercions de votre attention,

ADVOCATES FOR PUBLIC INTERNATIONAL LAW, UGANDA

AFRICAN CENTRE FOR PEACE AND HUMANITARIAN DIALOGUE, SOUTH SUDAN

ASSOCIATION OF MEDIA WOMEN IN SOUTH SUDAN

CITIZENS FOR PEACE AND JUSTICE, SOUTH SUDAN

COMMUNITY EMPOWERMENT FOR PROGRESS ORGANISATION, SOUTH SUDAN

DARFUR RELIEF AND DOCUMENTATION CENTRE, SUDAN

EAST AND HORN OF AFRICA HUMAN RIGHTS DEFENDERS PROJECT

GREATER UPPER NILE, BAR EL GAZHAL & EQUATORIA YOUTH ASSOCIATION, SOUTH SUDAN

KENYA HUMAN RIGHTS COMMISSION

PAN-AFRICAN HUMAN RIGHTS DEFENDERS NETWORK

PEACE AND DEVELOPMENT COLLABORATIVE ORGANISATION, SOUTH SUDAN

PEN INTERNATIONAL, SOUTH AFRICA

PEN INTERNATIONAL, NIGERIA

THE ROOTS PROJECT, SOUTH SUDAN

SOUTH SUDAN HUMAN RIGHTS DEFENDERS NETWORK

SOUTH SUDAN FOR SUSTAINABLE PEACE

SOUTH SUDAN LAW SOCIETY

SOUTH SUDANESE NETWORK FOR DEMOCRACY AND ELECTIONS

STANDARD ACTION LIAISON FOCUS, SOUTH SUDAN

WOMEN AID VISION, SOUTH SUDAN

ZIMBABWE LAWYERS FOR HUMAN RIGHTS

 

[[1]] ‘South Sudan Crisis Response Plan 2014’, United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, 14 June 2014[[1]]

[[2]] ‘Conflict in South Sudan- A Human Rights Report’, United Nations Mission in the Republic of South Sudan (UNMISS), 8 May 2014[[2]]

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Human Rights Defender of the month: Leon Ntakiyiruta

As a child, Leon wanted to be a magistrate – whom he saw as agents of justice. Born in 1983 in Burundi’s Southern province, he came of age at a time of great social and political upheaval in the East African country. In 1993 when Leon was barely 10, Burundi was besieged by a civil war that would last for the next 12 years until 2005, characterized by indiscriminate violence and gross human rights abuses in which over 300,000 people are estimated to have died.In 2012, still struggling to find her footing in Kampala, Aida was introduced to DefendDefenders, where she was introduced to the organisation’s resource center, and assured, it (the center) would be at her disposal whenever she needed to use it.

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